Massacre du 17 octobre 1961
Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d'une manifestation pacifique d'Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN, dans un contexte de guerre d'indépendance algérienne.
Préparée en secret, la manifestation constitue une infraction au couvre-feu nouvellement appliqué aux seuls Algériens. Alors que les attentats du Front de libération nationale (FLN) frappent les forces de l'ordre depuis plusieurs mois, l'initiative, non déclarée aux autorités, se veut cependant pacifique. Le FLN, qui y voit un moyen d'affirmer sa représentativité, y appelle tous les Algériens, hommes, femmes et enfants, et leur interdit le port d'armes. Les défilés nocturnes sur les grandes artères de la capitale donnent lieu à des affrontements au cours desquels des policiers font feu. La brutalité de la répression, qui se poursuit au-delà de la nuit du 17 dans l'enceinte des centres d'internement, fait plusieurs centaines de blessés et de nombreux morts. Le nombre de ces morts reste discuté : au fil des dernières décennies, les évaluations ont oscillé, entre les décomptes minimaux des rapports officiels et les estimations d'historiens assises sur des périodes plus ou moins larges, de 7 à plus de 200 morts.
Le 17 octobre 1961 et ses suites ne sont longtemps perçus que comme l'un des nombreux épisodes liés à la guerre d'Algérie et la décolonisation, avec les cent à trois cent morts, selon les historiens, des émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca et les sept morts du massacre du 14 juillet 1953 à Paris.
À partir des années 1990, les événements du 17 octobre 1961 et leur suite font l'objet d'un traitement médiatique, puis politique plus important, à la suite de la publication d'études historiques, de romans, d'un recueil photographique et surtout du retentissant procès de Maurice Papon — préfet de police de Paris en fonction en 1961 — alors jugé pour ses actes pendant l'Occupation.
En 2012, à l'occasion du 51e anniversaire de la manifestation, le président de la République française François Hollande « reconnaît avec lucidité », au nom de la République, la « sanglante répression » au cours de laquelle ont été tués « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ». En mars 2024, l'Assemblée nationale a voté un texte demandant au gouvernement d'instaurer une journée commémorative de ce massacre.
Synopsis Nuit Noire, 17 Octobre 1961
Le 17 octobre 1961, 30 000 Algériens gagnent le centre de Paris pour une manifestation pacifique, à l'appel du FLN. Dans la soirée, des milliers de personnes sont arrêtées. Dans les jours qui suivent, on repêche des cadavres dans la Seine. Le film croise les destins de personnages qui ont, chacun, une vue partiale et partielle de la situation : Sabine, journaliste ; Nathalie, porteuse de valises ; Martin, jeune flic sans engagement politique ; Tierce, policier syndicaliste ; Tarek, ouvrier de nuit non militant ; son neveu, Abde, qui suit des cours du soir ; Ali Saïd, cadre du FLN ; Maurice, coordonnateur de la Fédération de France du FLN. A ces personnages s'ajoute une figure historique : le préfet Papon. A partir de la juxtaposition et de la confrontation de ces points de vue, le spectateur reconstitue le puzzle des événements, épouse tour à tour les " vérités changeantes " de chacun..