Martin Eden
Martin Eden (titre original identique) est un roman de l'écrivain américain Jack London publié aux États-Unis en 1909.
L'histoire se déroule au début du XXe siècle. Martin Eden est un jeune marin d'Oakland né dans les bas-fonds, l'ignorance et la violence. Sa vie est faite d'aventures, de voyages, mais aussi de brutalité et de travail. C'est ainsi qu'il défend un jeune homme lors d'une rixe. Celui-ci, issu de la classe aisée, l'invite chez lui à dîner pour le remercier. À cette occasion Martin rencontre sa sœur Ruth Morse, jeune fille délicate issue d'une famille bourgeoise dont il tombe amoureux. Il décide de s'instruire pour la conquérir. Petit à petit, d'abord pour plaire à la jeune fille qu'il aime, puis par goût réel de l'étude, il se forge une culture encyclopédique et s'efforce de devenir célèbre en devenant écrivain. Mais malgré le talent qu'il pense avoir, il n'arrive pas à vivre de sa plume. Ruth, qui devient sa fiancée, préférerait qu'il trouve une situation sûre, plutôt que de continuer à écrire. Il constate que la bourgeoisie qui était son modèle initial ne comprend rien à la culture, seules quelques personnes comme son ami Russ Brissenden, dialoguent réellement avec lui. À la suite de la parution d'un article dans un journal local dans lequel il est présenté comme socialiste, ce qu'il n'est pas, Ruth le quitte. Brissenden meurt alors qu'Eden a fait paraître son poème. Il n'a plus le goût d'écrire, mais brusquement il devient un auteur à succès. Il envoie aux revues les œuvres qu'il avait soumises précédemment mais cette fois-ci, les éditeurs les acceptent et en demandent plus, le propulsant au sommet. Voulant se libérer de l'hypocrisie envahissante, Martin Eden part pour s'établir sur une île du Pacifique. Sur le bateau, n'ayant plus le goût à rien, il se laisse glisser à la mer.
En France, le roman paraît pour la première fois en 1921, illustré par Jean-Gabriel Daragnès.
L'histoire de Martin Eden, héros au génie incompris, possède de nombreux points communs avec celle de son auteur. Tous deux sont des aventuriers, tous deux sont avides de se hisser au niveau de n'importe quel jeune homme de la classe bourgeoise. Tous deux sont autodidactes, rejetant ainsi la culture banale des riches de ce monde.
Martin Eden reste cependant un ouvrage romanesque. Il conte l'ascension douloureuse, puis l'abandon fatal qui conclut cette ascension, d'un jeune homme pauvre, aveuglé par l'amour et les richesses dont il a toujours été privé. Il ne s'agit pas seulement d'un roman d'apprentissage, mais aussi du récit d'un désenchantement, du refus catégorique de se conformer aux normes de l'élite d'une société qui se gangrène, hermétiquement fermée à toute pensée originale, aussi brillante soit-elle.
Malgré ces similarités entre la vie de Martin Eden et de London, l'auteur a toujours protesté : cette œuvre serait une attaque contre le philosophe du Surhomme de Nietzsche et contre l'individualisme. En faisant de Martin Eden un alter ego individualiste, allant jusqu'à la destruction par manque de liens et de structure sociale, le socialiste Jack London essaye de mettre en évidence la nécessité d'une organisation et d'une solidarité sociales.
Synopsis The Adventures of Martin Eden
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